Pour le fisc, la contrefau00e7on engendre une perte annuelle estimée à un milliard de dirhams tous les ans. De même, elle provoque la suppression de plus de 30.000 emplois.

 

La contrefaçon représente un chiffre d'affaires estimé entre 6 et 12 milliards de dirhams ( entre 700.000 millions et 1,4 milliard USD), soit entre 0,7% et 1, 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) pour les cinq secteurs concernés, à savoir le textile, le cuir, l'électrique, les pièces de rechange automobile et la cosmétique.

 

 

C'est ce qui ressort d'une étude, la première du genre en Afrique et dans le monde arabe, sur les incidences de la contrefaçon sur l'économie marocaine, présentée récemment à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à Casablanca.

L'étude, réalisée par le Comité marocain pour la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), indique que près 1,2 millions d'articles contrefaits ont été saisis par la douane marocaine en 2012. Soit près de 3.300 articles saisis tous les jours, d'une valeur totale de 33,4 millions de dirhams.

Pour le fisc, la contrefaçon engendre une perte annuelle estimée à un milliard de dirhams tous les ans. De même, elle provoque la suppression de plus de 30.000 emplois.

Le phénomène de la contrefaçon se développe de façon catastrophique au Maroc et les premières victimes sont les clients, les consommateurs et les citoyens qui se font avoir en termes de sécurité et de santé. Ce fléau, en recrudescence constante, profite de la globalisation des échanges et qui n'épargne aucun secteur de l'activité économique.

Le Centre marocain de Conjoncture (CMC) a estimé que la contrefaçon constitue plus de 30 milliards de DH de perte pour l'économie marocaine.

Tout en relevant que les marchés informels de production et de distribution contribuent au même titre que les importations de produits contrefaisants à alimenter le marché intérieur en produits contrefaisants, l'étude souligne que les principaux leviers d'action à déployer consistent à soutenir la reconversion des systèmes productifs locaux en développant des concepts de marques collectives (textile), organiser et moderniser les circuits de distribution informelle, notamment dans les secteurs cuir, cosmétique, pièces de rechange ainsi que le développement de la normalisation sur le marché intérieur.

Selon la présidente de la CGEM, Meryem Bensalah Chaqroun, la contrefaçon, qui représente au moins 10% du commerce international, constitue un danger réel pour les consommateurs "car les contrefacteurs ne respectent aucune norme d'hygiène et de sécurité ".

Les principales recommandations formulées à l'issue de cette étude et à l'appui des expériences dans certains pays, notamment la France, les Emirats Arabes Unis, la Turquie ou encore l'Italie, se résument au travers d'actions ciblées qui plaident en faveur du renforcement du rôle de la plateforme du comité marocain pour la propriété industrielle et anti-contrefaçon (CONPIAC), l'élaboration de stratégies communes de lutte contre la contrefaçon associant l'ensemble des intervenants, la mise en oeuvre de l'observatoire de la contrefaçon ainsi que la création d'une base de données centrale.

A cela s'ajoutent, les mesures de parade aux frontières qui portent sur le renforcement des outils de protection avec le recours, entre autres, à la destruction anticipée de produits saisis, aux procédures judiciaires qui concernent le choix entre action civile et pénale ou encore l'aggravation des peines en cas de récidive et l'application de la loi sur la cybercriminalité.