Le rapport souligne le grand u00e9cart entre les perceptions des entreprises du00e9ju00e0 u00e9tablies en Afrique et celles qui n/ont pas encore investi dans le continent. | Cru00e9dits Photo : Reuters/Thomas Mukoya

 

La part des investissements étrangers directs (IDE) en Afrique est passée de 3,2 à 5,6% au cours des cinq dernières années, soulignant l'intérêt croissant des investisseurs étrangers pour le continent, selon le troisième Baromètre de l'Attractivité de l Afrique d Ernst & Young (EY).

 

 

Selon le rapport qui combine une analyse des investissements internationaux en Afrique au cours des cinq dernières années à une enquête menée en 2013 auprès de plus de 500 chefs d entreprises dans 38 pays à propos de leur opinion sur le potentiel du marché africain, la taille de l'économie africaine a plus que triplé depuis 2000 notamment grâce à l'Afrique subsaharienne, qui a vu sa production quadrupler sur la même période.

L'enquête d EY révèle qu en 2011, l'Afrique devançait deux autres régions pour les investissements, tandis qu'en 2012, elle en distance cinq : les anciens Etats soviétiques, l Europe de l'Est, l Europe Occidentale, le Moyen-Orient et l Amérique centrale.

Se concentrer sur ceux qui font déjà des affaires en Afrique

Le rapport souligne le grand écart entre les perceptions des entreprises déjà établies en Afrique et celles qui n'ont pas encore investi dans le continent.

86% des chefs d entreprise déjà présents en Afrique croient que l'attractivité de l'Afrique en tant que lieu où faire des affaires continuera à augmenter et 86% des chefs d entreprise déjà présents en Afrique ont classé le continent comme 2e destination régionale d'investissement la plus attrayante au mondeont classé le continent comme deuxième destination régionale d'investissement la plus attrayante au monde.

Mais seulement 47% de ceux qui ne sont pas présents en Afrique prévoient une amélioration : ils ont classé le continent comme destination d'investissement la moins attrayante du monde.

Compte tenu de cette divergence, l Afrique devrait mettre l accent sur l aide aux entreprises déjà présentes sur le continent plutôt que de s acharner à « convaincre les sceptiques », estime Agen Sita, Managing Partner Afrique chez Ernst & Young.

En effet, les entreprises déjà établies en Afrique croient en la thèse de la croissance en Afrique ; leurs dirigeants n'ont pas besoin d'être convaincus, ils investissent davantage, créent de nouveaux emplois et se concentrent sur des opportunités de croissance durable à long terme à travers le continent.

Le rapport a établi que les principaux défis pour ceux qui sont déjà présents ou qui cherchent à investir en Afrique sont les infrastructures de transport et de logistique, ainsi que la corruption et les pots de vin. Les insuffisances d infrastructures ont été prises en main, avec plus de 800 projets en cours dans différents secteurs en Afrique en 2012, totalisant une valeur combinée de plus de 700 milliards de dollars, selon les analyses d Ernst & Young.

Les géants sous-régionaux sont les plus attractifs : Les classements pays

La plus grande économie d'Afrique, l'Afrique du Sud culmine en tête du continent en termes d attractivité avec 41% des personnes interrogées qui considèrent le pays comme le haut lieu où faire des affaires en Afrique 61% des personnes interrogées incluent l Afrique du Sud dans leur Top 3et 61% d entre elles incluent l Afrique du Sud dans leur Top 3.

« Les principales raisons de la popularité de l'Afrique du Sud semblent être liées à son infrastructure relativement bien développée, à l'environnement politique stable et à un marché intérieur assez important », explique Ernst & Young dans un communiqué.

Les pays suivants  sont, par ordre de popularité, le Maroc (20 % le plaçant dans leur top 3 et 8 % en première place), le Nigeria (également 20 % dans le top 3 et 6 % à la première place), l Egypte (15 % dans le top 3 et 5 % en première place) et le Kenya (15 % dans les trois premiers et 4 % à la première place). Ils représentent les pôles régionaux émergents pour faire des affaires dans les différentes régions d'Afrique.

« Il est fort probable que plusieurs de ces économies suivront le même développement que certains des marchés asiatiques et autres marchés à croissance rapide au cours des 30 dernières années », indique Agen Sita.

Le rapport révèle également le Top 10 des pays à plus forte croissance de projets d investissement direct étranger entre 2007 et 2012. Le Ghana est en tête, suivi par la RD Congo, le Kenya et la Côte d Ivoire.

« D'ici les années 2040, nous sommes sûrs que des pays tels que le Nigeria, le Ghana, l'Angola, l'Égypte, l'Éthiopie et l'Afrique du Sud seront considérés comme des moteurs de croissance de l'économie mondiale », ajoute Agen Sita.

Se mettre au travail : Les 5 facteurs de réussite identifiés par EY

Le rapport d EY identifie 5 principes fournissant un cadre d expansion productive et mutuellement bénéfique pour les entreprises et les gouvernements en matière investissements privés en Afrique.

  • Perspective. L'Sil du spectateur : les entreprises commerciales africaines sont peut-être risquées, mais pas plus que celles de beaucoup de marchés émergents dans d'autres régions.
  • Planification. Patience et persévérance = Résultats : alors que l'on dit souvent que les récompenses vont à ceux qui osent, il est également vrai de dire que dans l'investissement africain la patience est une vertu (et est rentable).
  • Places. Cherchez les plateformes et les hubs : la marque de fabrique de l'Afrique est la diversité, les obstacles à la création de marchés communs plus grands et plus profonds et de zones commerciales sont considérables, mais sont sans doute en recul.
  • Partenariats. Les relations sont importantes : peut-être plus que dans tout autre continent. Favoriser de bonnes relations appropriées, à tous les niveaux de gouvernement continuera d'être essentiel à la réalisation des objectifs stratégiques.
  • Personnes. Aucune stratégie n est auto-applicable : un succès durable en Afrique tournera de plus en plus vers l'identification, le développement et la rétention d un personnel local talentueux et engagé.

Pour aller plus loin, consulter le rapport « Getting Down to Business » d Ernst and Young

 

Analyste sur Nextafrique.com.

L. Trame a travaillé au sein de plusieurs banques d'investissements de la place de Paris. Ses centres d'intérêts sont l'économie, la finance de marché et les nouvelles technologies.