Le secteur informel de vente de carburant au Bénin, alimenté par le carburant frelaté "kpayo" importé du Nigéria par la contrebande, s est presque asséché, depuis quelques jours, obligeant les consommateurs désemparés à se retourner vers les stations-services qui ne s étaient pas préparées à faire face à cette pénurie subite.

Avec la suppression des subventions du carburant par le gouvernement Nigérian, le carburant de la contrebande en provenance de ce pays, voisin du Bénin, ne peut plus concurrencer le secteur formel béninois.

Le litre d'essence dans les stations-service est vendu toujours à 570 Francs CFA à Cotonou, alors que dans le secteur informel, le prix de l'essence par litre de la contrebande, appelé "kpayo", s'est augmenté de 300 - 350 Francs CFA à 700 - 800 Francs CFA. Et le prix de "kpayo" a même atteint, à certains endroits dans les principales villes du pays, à 1.000 Francs CFA par litre.

Beaucoup de consommateurs se sont tournés vers les stations- services qui ne parviennent pas à répondre à cette forte demande subite, habituellement orientée vers le secteur informel qui est en crise. Jeudi, la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) tient une réunion de crise avec le gérants des stations-services en vue de rechercher les voies et moyens pour faire face à cette situation.

Le ministre béninois du Commerce, Séphou Madina, à travers les médias locaux, rassure les populations que la Sonacop et le secteur privé formel disposent de stock suffisant de carburant pour faire face à cette situation. Mais, jeudi, le produit n'était disponible que dans à peu près 50% des station-services.

Plusieurs officiels ont estimé jeudi que la situation ne pourra se normaliser progressivement. La pénurie de l'essence du secteur informel, où le produit est habituellement disponible à tous les coins de la rue dans les grands centres urbains du pays, particulièrement à Cotonou, a des répercussions sur les tarifs des taxis.

A Cotonou, on note plus de 50 % de majoration des tarifs des taxis qui sont des clients privilégiés du secteur informel.

"C'est une situation insupportable", ont indiqué plusieurs conducteurs de taxi-moto, le moyen de transport le plus important au Bénin, qui sont contraints de faire de longues files d'attente devant les stations-services pour s'approvisionner.