Selon Monsieur Kumi Naidoo, directeur général de Greenpeace International: « L'économie verte n'est pas seulement une chance pour les pays africains, mais un impératif. »

Cette affirmation se confirme de plus en plus car l'an dernier, les investissements sur les  énergies renouvelables ont dépassé pour la première fois les investissements sur les vieilles énergies fossiles.

Au regard de Rio+20, force est de constater qu'au-delà des avis mitigés quant à son bilan, ce quatrième sommet de la terre a fortement contribué à populariser la notion d' économie verte;

L'économie verte se définit comme une économie qui fournit des moyens d'existence durable pour tous, tout en respectant les limites écologiques.

Pour le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), l économie verte est « une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources ».

Les espoirs africains fondés sur cette notion, s'expliquent par le fait que l'Afrique, continent le moins responsable du réchauffement climatique ( 3,8 % des émissions mondiales) , se retrouve à le subir bien plus que les autres;

En effet, face à une population grandissante ( environ 2 milliards en 2050) , des problèmes de sécheresse, d'eau ou encore d'accès à l'énergie, cette approche de l'économie se présente comme l'alternative la plus avantageuse pour une Afrique qui ne veut pas mourir.

La croissance verte, qui est la résultante d'une économie verte bien portante, promet aux Africains  plus d'emplois, une meilleure productivité agricole pour faire face à la famine, une plus grande facilité d'accès à l'eau, une gestion efficace des déchets pour mieux lutter contre les problèmes de santé liés à l'insalubrité et une production meilleure de l'énergie ...

L'économie verte ainsi présentée est "le grand héros" des années à venir...

Cependant  d'un point de vue un peu critique, on doit tenir compte d'une réalité qui est la suivante : l'on ne peut véritablement saisir des opportunités que si l'on s'y est sérieusement préparé auparavant; autrement dit, si certains Etats africains de leur propre chef, ne font pas de ces questions une priorité comme c'est peu à peu  le cas dans certains pays du Maghreb; Ces Etats ne jouiront pas réellement des opportunités que renferme l'économie verte à leur grande surprise...

C'est vrai que pour favoriser cette économie, des actions non négligeables ont été posées;

Par exemple la Banque Africaine de Développement (BAD) a mis en place deux fonds:

  • Le fonds pour l'énergie durable en Afrique (SEFA) qui a pour but l'alimentation des PME africaines en énergies renouvelables et efficacité énergétique
  • Le fonds carbone pour l'Afrique (ACF) qui est destiné à soutenir les projets d'investissement en faibles carbones en Afrique; ce fond combine objectifs de développement et de lutte contre le changement climatique.

Le bémol c'est que si les Etats ne déterminent pas des stratégies environnementales claires et sérieuses dans les années à venir, ces fonds ne seront pas utilisés de façon optimale;

Ces stratégies devraient passer par exemple par des formations au niveau de la jeunesse à l'image du programme LEAD Africa Fellowship (LAFP)  qui est le  fruit des associations LEAD Africa, LEAD International et la Fondation SHELL.

Ce programme vise à former des jeunes leaders pour l environnement et le développement durable en Afrique afin de faciliter la transition vers l'économie verte;

Ces stratégies devraient aussi intégrer la sensibilisation à l'importance d'une RSE  adaptée à l'Afrique et surtout encourager sa mise en place dans les milieux concernés;

En addition à cela, les autorités devraient favoriser le développement de portefeuilles de projets visant à attirer particulièrement les investisseurs privés; tout ceci bien sûr après la mise en place d'une législation environnementale adaptée à l'Afrique et non une législation relevant d'un copier-coller de la réalité occidentale.

L'éducation étant le pilier fondamental de tout changement, les populations issues des milieux ruraux et agricoles doivent être accompagnées afin qu'elles ne pensent pas que l'on veut leur imposer un concept européen, tenant compte uniquement des intérêts économiques sans intégrer leur bien-être...

La liste pourrait être plus longue mais le point le plus important, c'est que les populations soient sérieusement préparées à cette transition afin qu'elles puissent non seulement en bénéficier mais aussi vivre l'aspect participatif  intrinsèquement lié au succès de l'économie verte.

Ingénieur QHSE, Guy Stephane Dago est passionné par les enjeux liés à la performance durable des entreprises. Ce profil pluridisciplinaire lui donne un avantage stratégique et décisif dans la réalisation de ses missions.