A lu2019origine de cette initiative, Médoune Seck, qui gérait depuis six ans u00ab Equinoxe u00bb, un cybercafé avec des ordinateurs fixes. Il les a désormais remplacés par des tablettes tactiles sous Androu00efd, avec l'aide de Google. | Crédits Photo : AFP

Entre les menuisiers, les restaurants de fortunes et les querelles enfants à la Médina, quartier populaire de Dakar, une révolution de l'Internet a vu le jour avec l ouverture du premier Tablet Café au monde.

Oui, c est au Sénégal que cette nouveauté est apparue en fin mai dernier dans la grouillante Rue 41 de la Médina. A l origine de cette initiative, Médoune Seck, un jeune sénégalais de 33 ans, qui gérait depuis six ans « Equinoxe », un cybercafé avec des ordinateurs fixes. Il les a désormais remplacés par des tablettes tactiles sous Androïd, avec l'aide de Google. Il a ainsi lancé il y a quelques jours le premier « tablet café du monde » selon le géant de l'Internet.

« C'est le premier tablet café du monde, un cybercafé qui fonctionne avec des tablettes. Nous nous sommes associés à son propriétaire pour le tester », explique Tidiane Dème, responsable des activités de Google en Afrique francophone, selon des propos rapportés par l AFP.

Il s agit d une innovation éclairée si l on en croit l étude du secteur publiée le 28 mai par l'institut de recherche IDC (International Data Corporation) qui révèle que les ventes de tablettes devraient dépasser d'ici à 2015 celle des ordinateurs fixes et portables dans le monde.

Comment ca marche ?

Le prix de l heure de connexion ne change pas par rapport à un cyber café classique. Il reste à 300 F CFA, tout le monde y trouve son compte. Médoune Seck dispose d appareils consommant jusqu à 25 fois moins d énergie à un moment où le coût de l électricité augmente et se modernise à l heure où l activité de cybercafé connaît un recul.

Ses clients profitent quant à eux d appareils plus réactifs et moins sujets aux coupures de courant qui sont fréquentes dans le pays. Le tout avec un nouveau cadre, puisque les murs du cybercafé ont eux aussi bénéficié d un petit rafraîchissement à l aide de couleurs chaudes. Sans compter qu accéder à Internet se fait désormais dans des fauteuils et des canapés.

Ouvert tous les jours entre 8h00 et minuit, le tablette-café de Médoune Seck attise en tout cas la curiosité de tous, de l ado de 16 ans qui effectue des recherches pour ses cours et communique via le réseau social Facebook à la mamie d en face qui s initie aux nouvelles technologies.

Un concept trop couteux ?

« Les tablettes coûtent à l'unité plus cher qu'un ordinateur de bureau », indique Tidiane Dème.

De plus, « en cas de pannes, très peu de services pourraient assurer l entretien de ces terminaux encore réservés à une élite sur le continent. Aussi, les écrans de ces tablettes peuvent se briser beaucoup plus facilement que ceux de Desktops. Le besoin de déposer ses pièces d identités pour surfer a également été remis en question », relève la rédaction d AfriqueITnews.

Mais elles peuvent permettre de relancer les activités des cybercafés qui, sous leur forme actuelle, connaissent au Sénégal « un certain ralentissement », en raison notamment de « problèmes de coût liés à l'électricité, de coupures fréquentes qui créent des manque à gagner », précise M. Dème. Les tablettes « qui consomment 25 fois moins d'électricité qu'un ordinateur normal, peuvent continuer à fonctionner quand il y a coupure de courant ».

Outre ces économies d électricité, le gérant d un tablet café réalise aussi des économies notables sur les coûts du câblage et la logistique nécessaires à un cyber café classique.

Par ailleurs, les cybercafés font aussi face au développement de l'internet mobile dans ce pays d'environ 13 millions d'habitants où, selon l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), le marché de l'internet « est en pleine expansion ».

Kader Diakité
Analyste sur Nextafrique.com.

Ingénieur en chimie fine, Kader travaille à Londres comme chercheur au sein d'une société de cosmétique. Ces centres d'intérêts sont la technologie, le développement durable et les sciences en général