Une étude a révélé que l'association de la culture du cacao à d'autres plantes sur une même parcelle augmente la productivité des cacaoyères comparativement à la monoculture du cacao.

Les chercheurs de l'Université du Queensland, en Australie, affirment que leur étude est l'une des premières à étudier de manière quantitative les effets de la diversité des cultures sur le rendement des cacaoyères.


L enquête a été réalisée auprès de plus de 300 agriculteurs exerçant dans trois des six régions productrices de cacao au Ghana  le deuxième producteur mondial de cacao - , pour évaluer leur production de cacao.


"Nous avons été en mesure de démontrer statistiquement que [en moyenne] les cacaoyères qui cohabitent avec d'autres cultures produisent plus de cacao à l hectare que celles où le cacao est l unique culture", a déclaré John Asafu-Adjaye, co-auteur de l'étude. La transformation des forêts en plantations de cacao avait conduit certains à recommander de cultiver le cacao avec d'autres arbres -- une forme d'agroforesterie  afin de préserver la biodiversité.


Mais l'agroforesterie du cacao peut également profiter aux agriculteurs et augmenter leurs revenus, a déclaré la co-auteure Adeline Ofori-Bah.


"En moyenne, une augmentation de dix pour cent de la production d'autres cultures est associée à une diminution de 1,6 pour cent du coût marginal de production du cacao", ont écrit les chercheurs dans la revue intitulée Ecological Economics, le mois dernier (15 juin).


Ofori-Bah a déclaré: "Dans la mesure où la polyculture est bonne pour la conservation de la biodiversité et l apport de revenus pour les agriculteurs, les planteurs de cacao devraient cultiver des cultures arbustives dans leurs champs".


Cette étude ne dit pas quelles espèces sont les plus indiquées pour la cohabitation avec le cacao.
Victor Afari-Sefa, un consultant pour le Programme Sustainable Tree -- géré par l'Institut international d'agriculture tropicale, au Nigeria -- a laissé entendre que tous les arbres n étaient pas benefiques aux producteurs de cacao.


Les agriculteurs peuvent augmenter leurs revenus en plantant des espèces d arbres qui ont également une valeur économique, selon Afari-Sefa.


Pourtant, convaincre les producteurs de cacao de planter des arbres représente un challenge, a-t-il dit. Une loi conférant au gouvernement du Ghana le monopole sur le bois de construction en est une des explications et l'un des obstacles.


"Les fournisseurs de bois se serviront en bois de construction sans offrir de compensation aux agriculteurs", a-t-il poursuivi.


L autre obstacle s explique par le fait que le bois ne peut etre récolté qu au bout d une longue période de temps, environ 20 ans. Et pourtant, le bénéfice global vaut cette attente, selon Afari-Sefa. "Les arbres pour destinés à la construction peuvent servir de rente pour la retraite des agriculteurs", a-t-il ajouté.


Lien vers le résumé de l article dans Ecological Economics

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