Le point fort de l'informatique dématérialisée ou « cloud computing » est qu'elle offre aux particuliers et entreprises la possibilité d'achetez un service auprès d'un fournisseur plutôt que d'acheter tous les équipements, logiciels et espaces de stockage.

Ainsi, dans son excellente série de 11 idées simples pour apporter en 2011 un vrai changement en Afrique, le magazine The Africa Report, dans son édition de décembre 2010, cite le cloud computing. Oui, l'Afrique devrait se tourner vers l'informatique dématérialisée.

Gain de temps et d'argent pour les administrations et organismes publics

Permettant aux logiciels et bases de données d'être accessibles via un serveur distant, le « cloud computing » fait disparaître le besoin de systèmes informatiques lourds et coûteux. Si elle est adoptée par les gouvernements africains, plutôt que chaque ministère utilise une base de données ou un logiciel distinct, un terminal et un code d'accès pourrait lier les collecteurs d'impôt aux services de paie. Du temps et de l'argent seront épargnés car l'information ne sera plus dupliquée et sera facilement accessible par ceux qui en ont besoin.

Plus de productivité pour les entreprises locales privées

Pour le secteur privé, l'informatique dématérialisée permettrait aux entreprises de se concentrer en interne sur ce sur quoi ils performent : servir leurs clients sans avoir à installer et payer les frais de service pour les logiciels et les programmes lourds. Des logiciels à la demande dématérialisés donneraient un atout supplémentaire aux petites entreprises qui dépenseraient moins. Certaines grandes sociétés, comme SAP et Oracle, offrent déjà des versions à la demande de leurs logiciels pour les petites entreprises.

Cheikh Modibo Diarra, président de Microsoft Afrique, a déclaré que le « cloud computing » pourrait constituer une avancée significative pour l'Afrique.

«Pour une petite entreprise qui se lance, cela serait comme un rêve devenu réalité. Et pour une entreprise de taille moyenne, cela représente beaucoup d'économies. Mais seulement si elles peuvent être sûres que toutes leurs données sont sécurisées.», a-t-il soutenu à The Africa Report. Ces problèmes de sécurité ne sont pas négligeables, d'autant que les craintes s intensifient sur le cyberespace africain en grande partie non protégé.

Une grande utilisation de l informatique dématérialisée nécessite également de gros serveurs d hébergement, et l'Afrique a besoin de plus de capacité de données. Si le « cloud computing » décolle vraiment, le continent aura besoin de montrer qu'il a les moyens de répondre à la demande pour les entreprises d'infrastructure afin de construire de nouveaux centres de données.

Analyste sur Nextafrique.com.

Ingénieur en chimie fine, Kader travaille à Londres comme chercheur au sein d'une société de cosmétique. Ces centres d'intérêts sont la technologie, le développement durable et les sciences en général