C'est la première fois que la région devance les principaux marchés émergents comme le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine (BRIC).

L'Afrique subsaharienne a été désignée comme LA région d'investissement la plus attractive au monde en matière de capital-investissement (Private Equity), selon la dernière étude de l'Emerging Markets Private Equity Association (EMPEA). C'est la première fois que la région devance les principaux marchés émergents comme le Brésil, la Russie, l Inde et la Chine (BRIC).

Pour la première fois en pole position de l indice d attractivité

« Pour la première fois dans l'histoire de l'enquête, aucun des marchés des BRIC fait partie du top 3 des marchés les plus attractifs pour les investissements ... », indique l EMPEA dans un communiqué.

« (La) dernière enquête sur les investisseurs institutionnels révèle que l'Afrique subsaharienne, l Asie du Sud-Est et l'Amérique latine hors Brésil sont sur le point de connaître la plus forte hausse des nouveaux engagements de Private Equity dans les pays émergents au cours des deux prochaines années, devançant le Brésil, la Chine et l'Inde en tant que destinations les plus attrayantes pour conclure des transactions ».

En 2012, L Afrique subsaharienne était seulement classée 5ème en termes d'attractivité dans l'enquête EMPEA. Environ 60% des investisseurs institutionnels s'attendent à des rendements annuels de 16% ou plus sur leurs investissements d'Afrique subsaharienne (68% d entre eux s'attendent à des rendements aussi élevés que pour leurs investissements en Asie du Sud-Est).

« Près de 54% des Investisseurs institutionnels prévoient de commencer ou d accroître leurs engagements en Afrique subsaharienne, 49% en Asie du Sud-Est et 46% en Amérique latine hors Brésil », selon EMPEA.

« L'Afrique subsaharienne est en passe de connaître le plus grand afflux de nouveaux investisseurs, suivie par la Turquie et l'Asie du Sud-Est ».

Les régions d Asie du Sud-Est et d Amérique latine hors Brésil sont arrivées respectivement deuxième et troisième sur l'indice d'attractivité. Comme le montre le graphique ci-dessous, historiquement, le Brésil, la Chine et l'Inde étaient les régions qui dominaient le classement.

C'est la première fois depuis les 9 années où l enquête a été réalisée qu'aucun des BRIC n est présent parmi les tiercé de tête de l'indice. Les investisseurs institutionnels craignent, en effet, que la concurrence ne soit très rude et que les prix (les coûts d entrée des transactions) ne soient très élevés dans les pays comme l'Inde qui perd 6 places en se retrouvant à la 9e position sur l'indice. Le Moyen-Orient et Afrique du Nord a chuté à la dernière place. Toutefois, le Brésil a connu la plus forte baisse au cours des deux dernières années, depuis qu'il avait été désigné comme le marché le plus attractif pour les investissements en 2011.

Ce qui motive l intérêt des investisseurs institutionnels mondiaux

Parmi les raisons évoquées pour expliquer cette ruée vers l'Afrique subsaharienne, les investisseurs relèvent notamment l'augmentation du nombre des gestionnaires des fonds ayant des bilans convaincants, les opportunités d'investissement importantes, les coûts d'entrée faibles, et les marchés à croissance rapide. Le tout tiré par la forte démographie, la croissance économique et amélioration réglementaires.

« Ces marchés sont très attractifs en raison de la croissance et d une plus grande réserve de talents managériaux, du développement des marchés de capitaux locaux et de la capacité de tirer parti des leçons apprises », fonds de fonds

Commentant les résultats de l enquête, l un des investisseur institutionnels, un fonds de fonds, a indiqué que les marchés d Afrique subsahariennes sont « très attractifs en raison de la croissance et d une plus grande réserve de talents managériaux, du développement des marchés de capitaux locaux et de la capacité de tirer parti des leçons apprises ».

Selon un autre investisseur institutionnel, « L'Afrique est la dernière frontière. Toutes les tendances, démographiques, économiques et réglementaires dans la région sont positives ».

« Un nombre croissant d investisseurs sont maintenant avancés dans l'exécution de leurs stratégies d'investissement privés au sein des marchés émergent », explique Nadiya Satyamurthy, directeur senior chez EMPEA, ajoutant que « beaucoup avaient commencé par augmenter rapidement leurs allocations et à canaliser engagements sur les marchés des BRIC ».

« L'Afrique est la dernière frontière. Toutes les tendances, démographiques, économiques et réglementaires dans la région sont positives ».

Les signes que les investisseurs ralentissent le rythme de leurs engagements pour les diversifier au-delà des BRIC suggèrent une maturation des portefeuilles.

« Il semble que nous entamons la prochaine phase de croissance pour cette classe d'actifs puisque des bilans positifs commencent à se développer à travers l'Afrique subsaharienne, l Asie du Sud-Est et dans certaines parties de l'Amérique latine », conclut Nadiya Stayamurthy.

L étude explique, par ailleurs, que les risques politiques en Afrique subsaharienne sont également devenus moins préoccupants pour les investisseurs : seulement 36% d entre eux ont cité ce point comme un élément dissuasif (contre 66% dans l'enquête 2012).

L enquête nous apprend également que les investisseurs sont beaucoup moins préoccupés par le faible nombre de gestionnaires de fonds établis (General Partners / MG) axé sur l'Afrique. En effet, seulement 36% l expriment comme une préoccupation, en baisse de 50%.

Les investisseurs institutionnels favorisent de plus en plus les équipes de gestion qui démontrent une forte expertise opérationnelle dans les secteurs cibles ; une tendance dans toutes les régions des marchés émergents.

Les investisseurs apprécient également la durée de la relation de travail entre les membres de l'équipe de gestion lors de leur choix. En ce qui concerne l Afrique subsaharienne, ils continuent de privilégier les fonds régionaux, par rapport aux fonds propres aux pays ; une tendance observée dans d'autres régions des marchés émergents.

Dans l'ensemble, près de 60% s'attendent à augmenter leurs niveaux d'engagements sur les marchés émergents à l'horizon 2015. Les investisseurs continuent de croire que le Private Equity sur les marchés émergents donnera des performances supérieures à celles des régions développées.

Pour aller plus loin, consulter l intégralité de l enquête EMPEA.

Analyste sur Nextafrique.com.

L. Trame a travaillé au sein de plusieurs banques d'investissements de la place de Paris. Ses centres d'intérêts sont l'économie, la finance de marché et les nouvelles technologies.