Démystifier et quantifier le risque de crédit en Afrique et dans les marchés émergents

Les marchés émergents et en développement, dont les économies africaines, offrent d'énormes possibilités d'investissement. Mais ils présentent également des risques substantiels. On constate souvent un manque d'expérience générale en matière d'investissement sur les marchés émergents, ce qui entraîne une perception limitée du risque de crédit. Pour prendre des décisions plus éclairées sur l'allocation de capitaux aux marchés émergents, il faut disposer de données solides, qui sont souvent rares.

En juillet 2021, l'association mondiale des professionnels de la gestion du risque, GARP, a organisé une conférence avec un panel très accompli afin de discuter des approches adoptées par les banques multilatérales de développement pour construire des données pertinentes sur le risque de crédit, sur la base de leurs expériences de prêt dans les pays émergents et en développement. Ces régions, dont la plupart des pays africains, font l'objet de sévères pénalités de risque en l'absence de données fiables.

Le panel a présenté une vue d'ensemble de la récente publication conjointe des banques de développement sur les statistiques de taux de défaillances des prêts octroyés par ces institutions au secteur privé des pays émergents et en développement.

A l'origine de cette publication inédite et révolutionnaire, onze banques multilatérales de développement et institutions financières internationales ont travaillé ensemble. Une équipe de professionnels de la BEI, Banque Européenne d'Investissement (European Investment Bank,  EIB), premier bailleur de fonds multilatéral et prêteur le plus vert au monde, a été maître d'œuvre de cette réalisation commune.

 capture site web GEMs aout 2021

A la tête de cette équipe, se trouve Leyla Traoré, chef d'unité des risques des marchés émergents mondiaux à la BEI et panéliste de la conférence GARP sur le sujet.

Leyla Traoré est, selon GARP, « une ingénieure diplômée de l'État français en mathématiques respectée et une professionnelle de premier plan de la gestion des risques, certifiée par GARP en tant que Financial Risk Manager (FRM®). Elle fait également partie de la toute première cohorte de titulaires du certificat GARP Sustainability and Climate Risk (SCR®). »

Leyla Traoré est reconnue pour être une gestionnaire de risques quantitatifs et stratégiques chevronnée, qui possède une vaste expérience des stress tests, de la gestion des risques de marché et de trésorerie, du risque de crédit de la contrepartie, des modèles d'adéquation des fonds propres, de la mise en œuvre des réglementations et des politiques en matière de risques, des ratios de risque des agences de notation, ainsi que des sujets liés au capital et à la planification stratégique. L'unité qu'elle dirige à la BEI gère les opérations courantes du Consortium mondial des banques de développement sur les risques des marchés émergents cofondé par la BEI et la Société Financière Internationale (SFI). Son équipe soutient les institutions financières de développement qui en sont membres, coordonne ses groupes de travail et les évolutions de la méthodologie des risques et aide à la prise de décisions stratégiques de son comité directeur. Avant de rejoindre la BEI, Leyla Traoré a occupé le poste de gestionnaire en chef des risques quantitatifs (Chief Quantitative Risk Officer) à la Banque africaine de développement (BAD) après une carrière dans les départements de front-office/trading et de gestion des risques des plus grandes banques d'investissement commerciales et sociétés de conseil financier en France.

De hauts profils africains peuvent ainsi contribuer, depuis l’Europe, à avoir de l’impact en Afrique. Leyla Traoré et son équipe, par exemple, participent à changer la donne pour des financements plus équitables, moins chers et plus attractifs en Afrique y compris issus d’acteurs du secteur privé grâce à la mise à disposition inédite des précieuses données des Banques multilatérales.

S’attaquer à ces défis est d’autant plus crucial aujourd’hui qu’ils peuvent être amplifiés lorsqu'il s'agit de faire face à de nouveaux dilemmes tels que la réalisation des objectifs de développement durable des nations unies, le financement des infrastructures ou les besoins de redressement des régions fragiles face à la crise économique découlant du COVID-19.

Pour plus d’informations sur les enjeux et les défis y afférent, la conférence de GARP est disponible gratuitement en rediffusion ici : event.on24.com

Analyste sur nextafrique.com.

Juriste en cabinet de conseil, Bernard travaille sur les questions de fiscalité internationale. Ses centres d'intérêts sont le droit, l'économie, et les sciences humaines.