Malgré les gains obtenus, la région enregistre des notes pour ainsi dire médiocres dans d’autres domaines évalués par le Rapport – des notes qui nécessitent des réformes.

Selon le Rapport « Doing Business 2016 », les économies de l’Afrique subsaharienne ont accéléré  le rythme de leurs reformes, notamment dans les domaines suivants : « création d’entreprise », « transfert de propriété », «paiement des impôts », « protection des investisseurs minoritaires » et « obtention de prêts ». Malgré les gains obtenus, la région enregistre des notes pour ainsi dire médiocres dans d’autres domaines évalués par le Rapport – des notes qui nécessitent des réformes.

Le Rapport « Doing Business » est un indice institué par le Groupe de la Banque Mondiale mesurant les régulations favorables et défavorables à l’activité commerciale des entrepreneurs locaux.  « Doing Business » présente des indicateurs (onze au total) quantitatifs sur la régulation des affaires ainsi que sur la protection des droits de propriété de 189 économies

« Les entrepreneurs de 122 économies ont vu une amélioration de leur cadre réglementaire local l’année passée.  Entre Juin 2014 et Juin 2015, le rapport, qui mesure 189 économies dans le monde, répertorie 231 réformes affectant l’environnement des affaires. Parmi les  réformes visant à réduire la complexité et le coût affectant l’environnement des affaires, celles concernant la création d’entreprises sont les plus fréquentes en 2014/15, tout comme l’an dernier. Les deuxièmes réformes les plus communes sont celles des domaines de payements des taxes, raccordement à l’électricité et de transfert de propriété », constate la 13e édition du Rapport du Groupe de la Banque Mondiale.

Les pays de la région comme le Togo, la Guinée, le Bénin, l’Ouganda, le Nigeria et le Burkina Faso devront renforcer leur cadre juridique afin d’hausser la confiance des investisseurs locaux dans chacune de ses économies

35pays de l’Afrique subsaharienne figurent sur la liste des bons élèves avec un nombre record de 69 reformes engagées, soit 30% des reformes totales à l’échelle mondiale. Ces reformes font du continent noir la région la plus dynamique au monde en termes d’amélioration du climat des affaires. Parmi les 10 pays les plus réformateurs au monde on compte 5 pays africains, à savoir l’Ouganda, le Kenya, la Mauritanie, le Benin et la Côte d’Ivoire.

L’Île Maurice maintient son rythme de reformes et est la mieux classée du continent (depuis plusieurs années) avec un rang de 32 sur 189 économies. Cette position dans le Rapport est d’ailleurs confirmée par le sondage « Best Countries for Business 2014 » du Magazine Forbes qui attribue à l’Île un rang de 34, figurant ainsi parmi les 40 pays  dont les cadres règlementaires sont favorables aux affaires.  En Maurice, il faut 152 heures pour un entrepreneur de payer ses taxes, comparé à la moyenne mondiale de 261 heures.

Plus d’efforts à faire

Malgré les avancées, il reste beaucoup à faire dans les domaines tels que « Exécution des Contrats », « Raccordement de l’électricité », « Octroi de permis de construire » et « Commerce Transfrontalier ».

Les pays de la région comme le Togo, la Guinée, le Bénin, l’Ouganda, le Nigeria et le Burkina Faso devront renforcer leur cadre juridique afin d’hausser la confiance des investisseurs locaux dans chacune de ses économies. Ces réformes doivent aller de loin à réduire la corruption et la bureaucratie  dans l’obtention et la mise en œuvre des contrats. La Maurice est un exemple parfait à suivre.

Les difficultés d’accès à l’électricité dans la région présentent des opportunités aux Etats africains d’engager des réformes pour rendre plus efficaces et compétentes les compagnies d’électricité. En effet, la question d’accès à l’électricité ne se limite pas seulement au manque de financement mais aussi à la vieillesse de l’appareillage, à la mauvaise gestion financière et à l’influence politique des compagnies d’électricité. Le fait que l’Etat soit l’unique détenteur de droit de commercialisation de l’électricité dans les pays, au manque absolu de concurrence saine pose un problème d’efficacité et de rentabilité au sein de ses compagnies.

Il faut impérativement engager des réformes visant à attirer les investisseurs privés dans le secteur de l’électricité.

Le commerce transfrontalier en Afrique demeure un des grands défis à l’intégration des économies de l’Afrique subsaharienne, en Afrique de l’Ouest en particulier. Une forte proportion de commerce intrarégional en Afrique implique de milliers de personnes traversant les frontières à base journalière. Pour ce fait, les mécanismes facilitant la libre circulation des biens et des personnes dans la sous-région auront des effets positifs catalytiques  sur le climat des affaires en Afrique s’ils sont appliqués.

La Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le bloc régional le moins intégré en Afrique, devra prendre conscience en accélérant la mise en œuvre des textes visant la libre circulation des personnes et des biens.

Un environnement hostile aux activités économiques met la vie de ses citoyens en danger. Durant des siècles, la création d’entreprises par les hommes s’est révélé le moyen le plus efficace de combattre la pauvreté.

Activiste de développement africain, œuvrant pour une société civile émergeante en Afrique francophone, Isidore Kpotufe est Directeur d’IMANI Francophone, partenaire de Next-Afrique. Il s’intéresse aux questions liées à l’économie, à la politique, à la gouvernance, à l’aide étrangère, au média, et aux technologies de l’Information et la Communication. Egalement stratégiste en communication politique, il fait partie du panel Africa Live, un programme télévisé sur Business Television Africa. . Site Web : http://www.imanifrancophone.org, partenaire de Nextafrique.com.