Les sponsors d ETF continuent de nous impressionner par leur capacité à flairer les nouvelles niches de marché autour desquelles construire des produits. Van Eck fait partie des meilleurs dans ce domaine.

Le 23 juillet dernier, l'entreprise a introduit les « Market Vectors Emerging Markets Local Currency Bond » (EMLC), un fonds axé sur les emprunts obligataire étatiques émis en devise local sur les marchés émergents.

EMLC cherche à répliquer le prix et le rendement de l indice de référence J.P. Morgan GBI-EMG Core Index, qui à son tour suit le rendement des obligations émises en monnaie locale par les gouvernements des pays émergents. Les pondérations les plus élevées par pays sont plafonnées à 10% chacun. On compte parmi eux le Brésil, la Malaisie, le Mexique, la Pologne, l Afrique du Sud et la Thaïlande. Sont aussi représentés dans le portefeuille la Colombie, l Egypte, la Hongrie, l Indonésie, le Pérou, la Russie et la Turquie.

La particularité du fonds EMLC est qu'il détient des obligations libellées dans la monnaie locale de tous ces pays. Les deux concurrents les plus proches sont iShares JPMorgan USD Emerging Markets Bond (EMB) et PowerShares Emerging Markets Sovereign Debt (PCY), tous deux dédiés à des obligations similaires qui sont émises en dollars américains.

Cela constitue un plus ou un moins & Tout dépend de vos expectatives à propos du billet vert. EMLC est, en effet, un pari que le dollar baisse par rapport aux monnaies des marchés émergents. Si le pari est gagné, les investisseurs apprécieront les retours sur investissements liés à l'appréciation de la monnaie ainsi que ce qui semble être un rendement très attrayant, actuellement autour des 6% après déduction du ratio de dépenses de 0,49%.

Le revers de la médaille est que le dollar pourrait se renforcer par rapport aux devises des marchés émergents. Auquel cas les pertes sur les taux de change, pourraient rapidement dépasser le rendement. Il n y a, bien évidemment, aucun moyen de savoir ce qui va arriver au dollar ou à toute autre devise dans l'avenir, ce qui signifie qu EMLC représente beaucoup plus qu'un simple placement prudent.

Comme Van Eck l affirme en petits caractères, «Les investissements sur les actifs des marchés émergents sont soumis à des risques élevés qui comprennent, entre autres, l'expropriation, la fiscalité confiscatoire, les questions de rapatriement des revenus de placement, les limites de la propriété étrangère, l'instabilité politique, l'instabilité des conflits armés et sociaux. »

Compte tenu de cette liste de catastrophes potentielles, on peut raisonnablement se demander si un rendement de 6% est réellement suffisant.

Analyste sur Nextafrique.com.

L. Trame a travaillé au sein de plusieurs banques d'investissements de la place de Paris. Ses centres d'intérêts sont l'économie, la finance de marché et les nouvelles technologies.