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{jathumbnail off}Un cadre dirigeant venu de l extérieur qui prend pendant quelques mois les rênes d une entreprise. Tel est le métier de manager de transition, qui connaît de beaux jours avec la crise. Qui peut le devenir à Comment se lancer à Quels sont les créneaux porteurs à Réponses.

Le management de transition est un métier encore méconnu, en premier lieu parce que les entreprises rechignent à communiquer sur leur recours à de telles compétences extérieures. Elles sont pourtant très friandes des consultants en management. Toute la différence se situe en fait dans le statut particulier du manager de transition : celui de dirigeant intérimaire, avec toutes les prérogatives excécutives du cadre dirigeant mais intervenant comme prestataire. Là où le consultant émet des recommandations, le manager de transition tranche et met en application son plan d'actions.

Dans quels cas fait-on appel à lui ?

Les missions les plus courantes du manager de transition sont toujours liées à un projet de changement stratégique : mise en place d'un ERP, ouverture d'une fililale à l'étranger, lancement d'une nouvelle marque, mise aux normes Sarbannes-Oxley, fusion-acquisition... "Les entreprises qui ont recours à ces managers de transition sont à la recherche soit de compétences précises qu'elles n'ont pas en interne, soit d'un point de vue objectif qui viendra challenger les équipes en place", explique Karine Doukhan, responsable de la marque Robert Half Management Resources.

Un "pompier de luxe"

Mais bien souvent, les missions à effectuer se déroulent dans un contexte de crise : le patron a été licencié ou est décédé, l'activité est en chute libre, l'entreprise se fait racheter à grands renforts de licenciements économiques... "En période de crise économique, le métier de manager de transition se résume souvent à celui de pompier de luxe pour entreprises en difficulté", témoigne Karine Doukhan. Les missions de développement sont plus facilement confiées à des managers en poste. "Les entreprises privilégient la mémoire en interne et sont plus regardantes sur les budgets." Les managers de transition ont donc tendance à se spécialiser sur les missions de sauvetage.

Une conjoncture dégradée fait le bohneur des managers de transition qui, avec leur statut d'indépendant, peuvent rapidement mener à bien des missions aussi délicates que des plans sociaux ou des chasses au gaspillage. "Le management de transition se positionne indéniablement comme une solution rapide, souple et variable, contrairement aux processus de recrutement qui peuvent aller jusqu'à six mois lorsqu'il s'agit d'engager un cadre supérieur, fait remarquer Bruno Calbry, fondateur du cabinet de management de transition Immedia. De fait, le volume des missions est actuellement en hausse, a fortiori quand l'urgence est devenue la norme."

Les missions qui ont le vent en poupe

Tous les projets visant à réduire les coûts sont particulièrement recherchés : optimisation de la trésorerie et financement du BFR, audit approfondi des différents process pour déceler les économies potentielles, gestion des licenciements économiques et des situations sociales tendues sont parmi les missions les plus demandées. Plus encore qu'en période de croissance, les entreprises attendent de la réactivité de la part des prestataires de management de transition.

Un marché à construire

Selon une étude de Robert Half réalisée en janvier 2009, 63 % des managers de transition français s'attendent ainsi à une hausse de l'activité d'ici deux ans. "Avec un marché de 250 millions d'euros de chiffre d'affaires, la France est très en retard sur le Royaume-Uni et ses 750 millions d'euros, souligne Karine Doukhan. Avoir recours à un manager de transition n'est pas encore entré dans les moeurs des entreprises françaises qui croient plutôt à la formation des compétences en interne." Etre manager de transition demande donc également d'être pédagogue sur son métier.