Des études de l Organisation mondiale de la santé (OMS) ont montré que 80 à 90 pour cent des sénégalais vont chez les vendeurs de plantes médicinale avant ou après avoir été chez le médecin", a révélé Abdourahmane Guèye, chargé de projet au Programme d appui et d encadrement des vendeurs de plantes médicinales au Sénégal.

 

"Ce fait explique la décision d accompagner ce secteur qui souffre de son inorganisation et de son manque d appui", a dit M. Gueye à l APS, en marge d un atelier de deux jours regroupant une soixantaine d herboristes de Kaolack, Touba et Saint-Louis sur le thème : "Hygiène et salubrité dans la vente des plantes médicinales".

 

Au cours de cette rencontre organisée par Enda Santé, il a révélé l existence d un programme de trois ans destiné à assainir ce secteur. Plusieurs herboristes ont été sélectionnés suivant des critères liés à l existence d un emplacement d une certaine dimension pour démarrer ce programme qui intéresse des praticiens expérimentés et ayant une autorisation d exercer.

 

Mais pour remplir l un des critères fixés, il faut aussi accepter de faire partie d un comité consultatif composé entre autres des services d hygiène, des eaux et forêt et de la mairie, représentée par son bras technique, l Agence de développement municipal (ADC), indique M. Gueye.

 

Il s est félicité de l existence d un projet de loi visant à légiférer dans le sens d organiser ce secteur comme au Mali ou au Burkina Faso.

 

En ce sens, l ouverture d un bureau de la médecine traditionnelle au niveau du ministère de la Santé est le signe de l intérêt que les autorités ont pour cette forme de médecine très répandue au Sénégal.

 

Parlant du choix des villes, il a précisé qu il a été guidé par le souci de réaliser un bon maillage du pays. "Touba est la deuxième agglomération du pays et à Kaolack, nous avons déjà une forte présence des herboristes qui y possèdent une organisation bien structurée", a dit M. Guèye. Selon lui, les tradipraticiens choisis vont bénéficier d un encadrement d Enda santé.

 

Conseiller municipal et président de la commission santé et population, Ibrahima Diop, affirme que son institution ne peut que se féliciter de ce programme qui est accueilli "avec plaisir" étant donné le nombre de Sénégalais qui vont d abord voir le tradipradicien avant de se rendre chez le médecin.

 

"Nous allons essayer de les accompagner tout en restant critiques par rapport à leur façon d administrer des soins, car en médecine une locution enseignée dans les écoles de formation dit +d abord, ne pas nuire+", a ajouté M. Diop qui appelle à "veiller à ce que les produits soient gardés dans des conditions de salubrité irréprochable".

 

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Un rapport de l'Agence de Presse Sénégalaise (AMD/ASG) originellement publié sous le titre "80 à 90 pour cent des Sénégalais consultent les tradiparticiens (spécialiste)".