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Les nanotechnologies ne devraient pas subir le même sort que les OGM - les potentiels risques pour la santé et l environnement doivent être surveillés et réglementés dès le début. Pour qu un domaine d innovation technologique nouveau et potentiellement dangereux puisse prospérer dans un environnement social, il faut réunir deux conditions essentielles, alors même que les dangers sont encore relativement spéculatifs.

D abord, il faut une démonstration claire de la valeur de l innovation technologique pour le bien-être des individus : il faut créerune demande pour ce qu'elle promet.

Ensuite, il faut apporter la preuve que les risques potentiels puissent être adéquatement surveillés, et des règlements mis en place afin de minimiser le risque de voir survenir des effets nocifs.

Dans le cas des cultures génétiquement modifiées, en particulier celles cultivées en Europe, la deuxième de ces conditions a été remplie. Mais les avantages sont loin d'être clairs pour les consommateurs, qui considèrent que les principaux sont les multinationales et les entreprises semencières basées aux États-Unis, suscitant ainsi une vive opposition.

Depuis quelque temps déjà, le sort réservé aux nanotechnologies - le domaine des procédés et des produits qui fonctionnent à l'échelle nanométrique, ou à très petite échelle - apparaissait identique. Les incertitudes quant aux effets potentiellement toxiques des nanomatériaux sur le corps humain et l'environnement naturel ont fourni un terrain fertile pour des rumeurs alarmistes pleines d'imagination.

Contrairement aux OGM, toutefois, les avantages potentiels de la nanotechnologie pour l'homme ont été relativement faciles à décrire. Cela est particulièrement vrai pour les applications des nanotechnologies à la médecine moderne, des techniques de diagnostic plus fiables aux systèmes améliorés de livraison de médicaments.

Savoir tirer profit des nanotechnologies

Cette semaine, nous publions une série d'articles décrivant la façon dont les produits et les processus fondés sur des applications des nanotechnologies peuvent contribuer à améliorer la vie des populations des pays en développement à travers une gamme d innovations dans le domaine des soins de santé.

Nous envisageons également ce que ces pays doivent faire pour s'assurer qu'ils sont en mesure de tirer parti des avantages que les nanotechnologies offrent dans le domaine des soins de santé - ainsi que pour éviter d'éventuels effets indésirables.

Un article de synthèse rédigé par Priya Shetty, qui nous a aidé à choisir les questions incontournables, fournit un sommaire des principales contributions que les nanotechnologies peuvent apporter dans ce domaine.

Ces contributions sont multiples, des nouvelles formes de diagnostic -- par exemple au moyen des sondes capables d étudier les dysfonctionnements biologiques jusqu'au niveau moléculaire -- aux techniques pour livrer des médicaments exactement à l endroit où ils sont nécessaires dans le corps humain, accroissant leur efficacité et réduisant considérablement le gaspillage dû au surdosage.

Dans un article de fond d'accompagnement, Munyaradzi Makoni, un journaliste scientifique indépendant en Afrique du Sud, explique comment ce pays joue un rôle de premier plan dans le développement de telles procédures dans des domaines directement pertinents pour les besoins des pays en développement.

En particulier, les chercheurs sud-africains travaillent sur de nouvelles formes de diagnostic et de traitement de la tuberculose (TB), qui demeure une importante cause de décès sur le continent africain.

Ainsi, ils espèrent qu une nouvelle génération de médicaments à résorption lente contre la tuberculose permettra de surmonter les difficultés liés au suivi au quotidien d un régime strict, contrainte majeur pour les malades aujourd hui. Des travaux similaires sur le diagnostic de la tuberculose sont également en cours en Inde.