Un vaccin oral à base d'amidon contre le paludisme a été testé avec succès sur des souris par des équipes françaises dont les travaux sont parus dans la revue américaine en ligne PloS One.

Ces résultats très encourageants permettent d'envisager une vaccination simple et sécurisée des enfants dans les pays à risque, d'après les chercheurs dont le procédé est couvert par un brevet.

Le paludisme, contre lequel aucun vaccin efficace n'est actuellement disponible, touche 300 à 500 millions de personnes dans le monde, et en tue plus d'un million par an, en majorité de jeunes enfants.


L'équipe de Stanislas Tomavo et celle de Steven Ball des universités de Lille, dans le nord de la France, ont utilisé un amidon extrait d'algue verte (Chlamydomonas reinhardti, de son nom savant) et l'ont modifié génétiquement pour en faire un support des particules vaccinales


L'amidon de végétaux comestibles - maïs, pomme de terre ainsi qu'une autre algue utilisée comme complément alimentaire en Afrique - pourrait être transformé de la même manière, selon les chercheurs.


L'amidon peut être produit facilement à partir de végétaux, en quantité importante. Sa structure très stable permet de le conserver des mois sans précaution particulière, même s'il subit des variations de température.


Facilement assimilable par la digestion, il présente également le grand avantage d'avoir un coût de production très faible.


Administrés aux enfants de moins de 3 ans, chez qui le risque de mortalité par paludisme est particulièrement élevé, ces végétaux présenteraient un double intérêt alimentaire et vaccinal.


Les chercheurs ont utilisé des particules vaccinales (ou "antigènes" murins et humains) déjà testées lors d'expérimentations de vaccinations classiques par injections et les ont greffés sur une enzyme (la "GBSS") d'un grain d'amidon, les protégeant ainsi contre la dégradation par d'autres enzymes.


Les souris, qui avaient ingéré ces grains d'amidon modifié, ont été protégées de manière significative contre le paludisme.


Reste à tester l'efficacité de différentes protéines vaccinales et à étudier la faisabilité de cette stratégie chez l'homme, en vérifiant l'absence d'effets secondaires.