u00ab Le Togo est encore u00e0 la croisu00e9e de chemins u00bb, a du00e9claru00e9 Me Yawovi Agboyibo, interrogu00e9 jeudi par la radio locale Lu00e9gende Fm

Me Yawovi Agboyibo, ancien Premier ministre togolais (septembre 2006-décembre 2007) estime que son pays est aujourd'hui "encore à la croisée des chemins" à une période de climat socio-politique marqué de désaccord entre les acteurs politiques sur les conditions d'organisation des élections législatives devant se tenir avant fin 2012.

"Le Togo est encore à la croisée de chemins", a déclaré Me Yawovi Agboyibo, interrogé jeudi par la radio locale Légende Fm sur le climat socio-politique qui prévaut dans ce pays.

"On se cherche. Mais, on finira par trouver la porte de sortie. J'en suis convaincu", a ajouté cette figure à l'avant-garde de la mouvance démocratique au Togo et ancien bâtonnier de l'ordre des avocats.

Me Agboyibo a appelé à la responsabilité des acteurs politiques, ceci au moment où le Collectif sauvons le Togo (CST), un regroupement de quelques partis de l'opposition et des organisations de la société civile, a presque pris le devant de la scène politique avec marches qui mobilisent des milliers de personnes pour diverses réclamations.

Le CST exige du gouvernement notamment de meilleures conditions pour les législatives et le retour à la Constitution de 1992 jugé consensuel.

Un dialogue avec le CST, à l'initiative du gouvernement, n'a pas pu tenir. Le CST a posé des préalables, notamment la tenue de nouvelles marches sans heurts avec les forces de l'ordres et la libération d'une cinquantaine de manifestants interpellés pour voies de fait et actes de vandalisme lors des manifestations émaillé d'échauffourées les 12, 13 et 14 juin et dont les dégâts ont été estimés à près de 200 millions de francs Cfa par le gouvernement.

Le gouvernement a libéré les personnes interpellées mais le dialogue peine à reprendre faute de satisfaction à d'autres exigences du Collectif.

Gilbert Houngbo, ancien Premier ministre qui a remis son tablier et la démission de son gouvernement le 11 juillet dans ce contexte, parle de "tournant important" de son pays, alors qu'il procédait à la passation de service le 23 juillet dernier avec son successeur Ahoomey-Zunu Séléagodji.

"Les organisations de la société civile jouent actuellement un rôle très actif. Mais fondamentalement, c'est aux acteurs politiques qu'il revient de faire en sorte qu'on sorte de l' impasse", a relevé Me Yawovi Agboyibo, président d'honneur du Comité d'action pour le renouveau (CAR-opposition parlementaire) non membre de ce Collectif.

"Il ne peut pas y avoir de dialogue efficace sans pression, mais la pression qui ne débouche pas sur du dialogue est stérile", a poursuivi cet ancien Premier ministre.

Me Agboyibo Yawovi a donné son appréciation du climat socio- politique à un moment où le chef de l'Etat Faure Gnassingbé a nommé, le 19 juillet, un nouveau Premier ministre Ahoomey-Zunu Séléagodji qui doit former un nouveau gouvernement.

La feuille de route du nouveau gouvernement est tracée par la Présidence de la République sur quatre piliers à savoir : l' approfondissement du dialogue démocratique, le respect des règles de bonne gouvernance, la promotion d'une société internationale pacifique et la protection des citoyens contre l'insécurité ainsi que le développement de l'économie de proximité.

Le premier pilier sur l'approfondissement du dialogue démocratique a pris en compte le contexte politique a indique nécessaire la recherche constante d'une "plus large participation de tous à la gestion des affaires du pays" et les droits de l' opposition qui "doivent être respectés".

Cependant, la formation de ce nouveau gouvernement se heurte à des calculs politiques qui poussent les partis politiques à observer assez de réserve quant à leur entrée dans ce gouvernement pour ne pas compromettre leur chance lors des législatives si elles venaient à être organisées.

Le CST a déjà annoncé son refus d'entrer dans ce gouvernement et aussi l'entrée de toutes ses entités membres à tout quelconque nouveau gouvernement toujours attendu et pour lequel les consultations sont "presque bouclées", selon certaines indiscrétions.